Trente ans. 30 ans de sensibilisation, de combat et de lutte pour que tous les enfants du monde disposent des mêmes droits. 30 ans de plaidoyer, d’évolutions et de changement des mentalités pour que tous les enfants du monde aient une enfance digne de ce nom. Aujourd’hui il est l’heure de faire le bilan de ces avancées ici à Madagascar.
L’OSCAPE se lève donc aux aurores pour se rendre à Tana où se tient la journée mondiale internationale des droits de l’enfance. Organisé par la PFSCE, l’événement de 2 jours est l’opportunité pour chacun d’entre nous de promouvoir, de renforcer et de célébrer la journée internationale des droits de l’enfant à Madagascar. Au programme : exposition, ateliers, projection-débat, animations, etc. Le beau temps est au rendez-vous et je remarque tout de suite l’effervescence des associations qui s’affairent à monter leur stand pour accueillir le public. Mais avant ça, le traditionnel discours d’ouverture nous attend. Ce ne sont rien de moins que des représentants du gouvernement, des organisations internationales et des organisations de la Société Civile pour l’Enfance, qui se sont déplacés pour l’occasion. La cérémonie d’ouverture lance officiellement ces 2 jours de célébration du 30e anniversaire de la Convention des Droits de l’Enfant à Madagascar et laisse rapidement place à des activités plus festives !
Je déambule dans les stands des Organisations de la société civile qui partagent leurs activités pendant que sur scène les enfants bénéficiaires des membres de la Plate-forme et des artistes connues font la promotion des droits de l’enfant. Les concerts s’enchaînent, les slams soulèvent des applaudissements et même si mon piètre niveau de malagasy ne me permet pas de tout suivre, je crois comprendre que ces jeunes aspirent à un meilleur avenir, entre espoir et désillusion. Mine de rien je recense plus d’une quarantaine d’associations, venant de tous les coins de Madagascar et œuvrant dans différentes thématiques de la protection de l’enfance. Accès à l’éducation, nutrition, prise en charge des enfants handicapés, personne n’est laissé pour compte et je ne peux qu’admirer la détermination et l’engagement de ces associations auprès des plus vulnérables.
Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour créer un environnement favorable et protecteur pour les enfants et les générations futures. Tous les enfants n’ont pas la chance d’avoir une véritable enfance. Pour beaucoup trop d’entre eux, l’enfance est parsemée de risques et de défis. Cela est d’autant plus vrai à Madagascar où, si des progrès certains ont été réalisés, encore trop d’enfants travaillent dès leur plus jeune âge pour survivre, Madagascar où trop peu d’entre eux ont accès à une scolarité suivie et de qualité, Madagascar où enfin, les enfants handicapés sont toujours marginalisés. Jeux ludiques pour les petits, documents de sensibilisation pour les plus grands, il y en a pour tous les goûts et chacun se renseigne à sa façon sur la situation des enfants dans l’île rouge ! L’après-midi c’est séance cinéma, avec la projection du documentaire « Les enfants fantômes » (pour voir ou revoir le documentaire ça se passe ici), ces enfants d’Afrique qui n´ont jamais été enregistrés à leur naissance. L’objectif est de sensibiliser les enfants, mais aussi les familles à l’importance d’avoir une « identité ». Elle permet aux enfants de bénéficier de ses droits : s’inscrire dans une école, aller à l’hôpital… Avoir une identité permet ainsi une meilleure protection contre les différentes formes d’exploitation.
Le deuxième jour commence par « la marche des enfants » et laissez-moi vous dire qu’un cortège de plus de 500 enfants défilant en fanfare, certains perchés sur des échasses, d’autres déguisés, c’est plutôt impressionnant. Soleil de plomb et bonne humeur sont au rendez-vous. Je m’improvise photographe pour l’occasion et mitraille sans discontinuer des enfants plus motivés que jamais à faire entendre leur voix. Et ça tombe bien car au même moment se déroule le parlement des enfants, sous l’égide de l’UNICEF, portant ses recommandations au gouvernement. Une initiative qui vise à faire des enfants les acteurs de leur changement. Car on a peut-être tendance à l’oublier ou à se dire qu’en tant qu’adulte, notre avis est bien plus éclairé que celui des enfants, mais la CIDE est catégorique, et à juste titre, sur le fait que quand les enfants sont concernés par un sujet, ils ont le droit de donner leur avis. Pour illustrer ce droit fondamental, des débats entre les principaux acteurs de la journée, les jeunes, se produiront également pendant toute l’après-midi.
L’OSCAPE a été fière de participer à cet événement et nous tenons à remercier la PFSCE ainsi que tous les partenaires qui ont rendu possible la célébration de cette journée si spéciale.
Tous les droits pour tous les enfants.
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