Jeudi 15 Août, nous avons rendu visite au Collège Picot de Clorivière dont certains des élèves qui y étudient se sont portés volontaires pour participer au focus groupe organisé par la PFSCE. L’initiative s’inscrit dans le cadre de la grande consultation nationale menée pour impliquer les enfants à exprimer par eux-mêmes leurs préoccupations et leurs perceptions sur leur situation, sachant qu’ils sont les principales raisons des protections. Le but étant de faire participer des enfants de tout âge dans différentes régions, qui deviendront les porte-paroles de tous les enfants de Madagascar pour assurer une meilleure représentativité et pour obtenir des données concrètes. Enfin, les informations recueillies serviront à la production d’un rapport final visant à promouvoir le droit des enfants à s’exprimer et à être entendu, mais aussi pour exercer un plaidoyer à haut niveau portant la voix des enfants eux-mêmes.

L’équipe de l’OSCAPE s’est donc chargée de mettre en relation ces 2 associations et en a également profité pour venir rendre une petite visite de courtoisie afin de prendre des nouvelles, parce qu’organiser une plateforme regroupant des associations c’est aussi savoir rester au contact et s’informer régulièrement des projets ou difficultés que celles-ci rencontrent.

J’ai ainsi eu la chance de m’entretenir avec sœur Viviane, directrice du collège, qui m’a fait part de l’évolution de l’association depuis ses débuts, des défis auxquels elle fait face et de ses futurs projets. J’y apprends que l’établissement compte aujourd’hui 720 élèves répartis du préscolaire à la 3ème. Parmi eux, une grande majorité est issue de familles très pauvres dont la plupart ne pourrait s’offrir ni les frais d’inscription dans une école publique ni les fournitures scolaires nécessaires. Ici, chacun contribue à la hauteur de ses moyens et il n’est pas rare que les familles viennent donner un coup de main pour de menus chantiers afin d’améliorer la vie des élèves. Ce fut notamment le cas lors de la création du terrain de sport qui était auparavant occupé par un amas inextricable de taillis que les familles ont débroussaillé elles-même. Ce type d’initiative reflète d’ailleurs la solidarité qui règne au Collège Picot de Clorivière.

En plus de proposer un suivi, quand cela est possible, des élèves qui ont terminé leur étude au collège et attaquent désormais le lycée, l’établissement a mis en place un système de « parrainage intellectuel » visant à faciliter l’intégration des nouveaux élèves. Ainsi les nouveaux arrivants se voient attribuer un « parrain ou une marraine » d’une classe supérieure avec lequel ils vont pouvoir créer du lien, faire part de leur appréhension ou simplement discuter et découvrir les nombreuses activités (clubs) que propose l’école. En effet, l’établissement a vu naître énormément d’initiatives impulsées par des élèves motivés et se sont alors formés plusieurs clubs. Le collège dispose entre autres de sa propre gazette tenue par une équipe de journalistes amateurs qui relatent les nouvelles de la semaine, d’un club de sensibilisation et de protection de l’environnement ou encore d’un atelier permettant à chacun d’exprimer ses talents artistiques.

Au regard de la situation des enfants vulnérables à Madagascar, il est facile de baisser les bras et de se dire que quoi que l’on fasse, il s’agira seulement d’une goutte d’eau qui ne changera pas les choses. Mais ce sont les initiatives locales, comme celle du Collège Picot de Clorivière qui se propose de fournir une éducation accessible aux plus démunis, qui font la différence au quotidien et amorcent un cercle vertueux dans lequel les anciens bénéficiaires ont à cœur de faire profiter à d’autres de la chance qu’ils ont eu dans leur vie. Dans cette démarche, le Collège Picot fait figure d’exemple et nous espérons de tout cœur que l’association continuera de se développer, de réaliser ses objectifs mais surtout d’élargir les horizons de ses enfants bénéficiaires par une éducation de qualité.